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Édition du vendredi 3 octobre 2014
Economie

L'Insee prévoit une croissance quasi-nulle d'ici fin 2014

L'économie française demeurera en quasi-stagnation jusqu'à la fin de l'année selon l’Insee qui a baissé hier sa prévision de croissance moyenne en France en 2014 à 0,4%. Le produit intérieur brut de la France progresserait de 0,1% au troisième puis au quatrième trimestres après avoir stagné au premier semestre, la croissance ressortant en moyenne à 0,4% sur l'ensemble de l'année, comme en 2012 et en 2013. A fin 2014, qui constitue l'horizon de prévision de l'Insee, l'acquis de croissance pour 2015 s'élèverait à 0,1% a précisé Vladimir Passeron, son chef du département de la conjoncture lors d’une conférence de presse.
L'hypothèse d'une croissance du PIB de 1% l'an prochain, retenue par le gouvernement pour l'élaboration du projet de loi de finances, a été qualifiée d'optimiste par le Haut Conseil des finances publiques qui a estimé qu'elle supposait un redémarrage rapide et durable de l'activité que n'annoncent pas les derniers indicateurs conjoncturels.
L'Insee, qui anticipait encore en juin une progression du PIB de 0,3% aux troisième et quatrième trimestres et de 0,7% en moyenne sur l'année, met en avant la rechute du climat des affaires dans l'ensemble des secteurs d'activité dans le courant de l'été pour expliquer l'abaissement de ses prévisions.
Dans sa note de conjoncture, l’Insee dresse le portrait d’une économie française au ralenti. La quasi-stagnation de l'activité jusqu'à la fin de l'année ne permettrait pas d'enrayer la progression du chômage, dont le taux augmenterait à 10,3% à la fin de l'année contre 10,2% au deuxième trimestre ( 9,9% en France métropolaine).
La consommation des ménages croîtrait peu d'ici la fin de l'année, selon l'Insee, qui s'attend à une progression de 0,2% de leurs dépenses aux troisième et quatrième trimestres, en « lien avec un pouvoir d'achat du revenu qui accélérerait modérément »  (+0,8% sur l'ensemble de l'année après avoir stagné en 2013). Au total, la consommation des ménages ne progresserait que de 0,1% sur l'ensemble de l'année.
La hausse des prix à la consommation proche de zéro en septembre reviendrait à 0,4% en glissement annuel à l'horizon de décembre, dans l'hypothèse d'un prix du baril de pétrole stable à 97 dollars et d'un taux de change de l'euro à 1,28 dollar. En revanche l'inflation sous-jacente, à peine positive cet été, diminuerait encore et serait quasi-nulle à la fin de l'année.
Le taux d'épargne des ménages s'établirait encore à 15% à la fin de l'année contre 14,7% fin 2013. Leur investissement en logement continuerait de reculer, bien qu'à un rythme atténué, au second semestre et chuterait de 7,4% sur l'ensemble de l'année pour tomber à son plus bas niveau depuis 1998.
Les dépenses d'investissement des entreprises se replieraient de nouveau, pénalisées par l'atonie persistante de la demande. Elles reculeraient de 0,3% au troisième trimestre et de 0,2% au quatrième, leur repli atteignant 0,6% sur l'ensemble de l'année.
Le taux de marge des entreprises ne progresserait pas en 2014, s'établissant à 29,4% après 29,8% en 2013 et 30,5% en 2012, malgré l'effet favorable du CICE, souligne par ailleurs l'Insee.
La croissance des exportations serait un peu plus soutenue qu'au premier semestre, grâce notamment aux effets de la dépréciation de l'euro.
Mais la demande étrangère restera peu dynamique, prévoit l'institut de conjoncture, qui s'attend à une croissance du PIB de la zone euro de 0,2% aux troisième et quatrième trimestres tirée par l'Allemagne et l'Espagne. Au total, la contribution du commerce extérieur à la croissance sera nulle au second semestre comme sur l'ensemble de l'année.

Télécharger la note de conjoncture de l’Insee.

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